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Le Bushido, littéralement "la voie du guerrier", est considéré comme le code des samouraïs, mais il s'agit de bien plus que cela. La traduction la plus approchante n'est ni "code", ni "loi", mais bien "voie". Il ne s'agit pas simplement d'une liste de règles auxquelles un guerrier doit adhérer en échange de son titre, mais d'un ensemble de principes qui préparent un homme ou une femme à lutter sans perdre son humanité, et à mener et commander sans perdre de vue les valeurs fondamentales. Il s'agit de la description d'un mode de vie, et d'une façon pour un guerrier d'atteindre la noblesse.
L'essence du Bushido, c'est l'acceptation de la mort par le samouraï. "La voie du samouraï réside dans la mort," explique le Hagakure, une explication du Bushido datant de 1716 et dont le titre signifie littéralement "à l'ombre des feuilles". Lorsqu'il n'a pas peur de mourir, il peut vivre sa vie sans s'inquiéter de la mort, et choisir ses actes en se fondant sur les principes, non sur la peur. "Quelqu'un qui arrive à endurcir son coeur chaque matin et chaque soir, quelqu'un qui est capable de vivre comme si son corps était déjà mort suivra la Voie sans douleur. Sa vie tout entière sera sans reproche, et il réussira dans ce qu'on attend de lui."
Le rang élevé du samouraï au sein de la société et l'énorme respect témoigné envers lui ne lui donnaient pas le droit de se conduire comme bon lui semblait. Ils attestaient plutôt de la discipline extrême et des valeurs nobles qui régissaient sa vie. Le fait de soumettre sa vie entière à une discipline le rendait capable d'actions décisives dans la bataille, et c'était certainement cela l'objectif originel de "la voie". La pratique zen libérait son esprit de toute distraction et lui permettait de tendre à la perfection en toutes choses, du haiku au seppuku. En atteignant la perfection dans tout ce qu'il entreprenait, y compris le kendo "la voie du sabre" - il devint un guerrier imbattable et une force que rien ne pouvait arrêter au sein de la société.
Inazo NITOBE, un des premiers Quakers japonais, nous a livré une prose éloquente sur le Bushido (le contenu de cette section est d'ailleurs largement inspiré de son ouvrage de 1905, "BUSHIDO - L'AME DU JAPON") ; il décrivait les samouraïs comme des "chevaliers" et comparait le Bushido, sous certains aspects, avec le code de la chevalerie. Au même titre que certains idéaux de la chevalerie devenus des normes de conduite de la société occidentale, les principes auxquels adhéraient les samouraïs se sont, selon lui, répandus dans tous les domaines de la civilisation japonaise. Cela n'est guère surprenant. En effet, les samouraïs ont eu la mainmise sur le gouvernement pendant au moins 676 ans, sinon plus. La transformation du Japon, qui est passé d'un isolement total au milieu du XIXème siècle à une puissance mondiale au milieu du XXème, doit certainement quelque chose aux valeurs des samouraïs, comme la discipline et la concentration. Si le Bushido était, à l'origine, à la source de la conception que les samouraïs avaient de la vie, son influence grandissante est difficile à démentir.
Taï Chi de Maître Fisset